Il est toujours intéressant de se laisser porter par la toile blanche, de laisser le miracle des couleurs s’opérer au bout des pinceaux…
Il est toujours intéressant de se donner un point de départ et voir l’oeuvre ou la création évoluer au fil des idées qui fusent…SyLumine
“La création a toujours besoin de hasard.”
Jacques Godbout
Intérieurement Mélanie fait le bilan de sa rencontre pour le moins étonnante avec l’inconnu de la supérette. Pendant un bref instant elle avait imaginé qu’ils pourraient construire une relation amicale mais elle sentait bien que Martin n’était pas disposé à se limiter a ce type de relation.
Malgré tout, Mélanie était ravie d’avoir démontré qu’un numéro de téléphone sur un bout de papier ne finissait pas toujours au fond d’une poubelle. Elle reconnaissait que ces rencontres inattendues qui se multipliaient, avaient animé les dernières semaines qui menaçaient d’être bien calmes.
En définitive, Mélanie et Martin avaient créé une sorte de relation où les codes étaient à découvrir mais ils commençaient à se connaitre un peu….
Martin n’avait toujours pas de moyen de contacter Mélanie mais il semblait se résigner: n’avait-il pas retrouvé Mélanie à plusieurs reprises ?
Celle-ci,quant à elle, n’envisageait pas de donner suite à cette histoire.
D’une certaine manière, elle trouvait plus amusant de rencontrer Martin n’importe où dans son quartier, comme la surprise du jour.
A n’importe quel moment.
Elle préférait que Martin reste l’inconnu de la supérette.
En raccrochant, elle savait déjà qu’elle ne rappellerait pas.
Qu’elle laisserait disparaitre cette histoire aussi vite elle était apparue.
Mais le destin en avait décidé autrement.
Quelques jours plus tard, Mélanie entre dans un bistrot non loin du métro. Elle jette un regard autour d’elle pour s’installer dans un coin calme. Elle a envie de se poser pour réfléchir…
Elle tombe nez à nez avec l’inconnu de la supérette!
Martin est tranquillement occupé à boire un café. Il lui fait un grand sourire.
Mélanie va vers lui:
”Bonjour! Ca faisait longtemps!”
Elle sourit aussi…
Comment rester de marbre face à un telle situation ?
Ils décident de s’installer à la même table….
Une discussion plutôt agréable s’engage entre Mélanie et Martin qui ne voient pas le temps passer.
Pour la première fois, ils parlent d’une multitude de choses et vont au-delà du numéro de téléphone qui fait tant défaut à Martin.
Après un moment bien sympathique, ils sortent du bistrot. Martin accompagne Mélanie à son arrêt d’autobus.
Quelques minutes passent et ils aperçoivent celui-ci à l’angle de la rue.
Ils se disent au revoir. Mélanie monte dans l’autobus. Elle valide son pass puis se retourne vers Martin à qui elle fait un petit signe de la main….Un dernier salut…..L’autobus démarre…
Et Martin n’a toujours pas le numéro de téléphone de Mélanie…
Vous pouvez retrouver l’intégralité du récit ici
http://sylumine.blogspot.fr/search/label/L%27inconnu%20de%20la%20superette
“T’as vu ? C’est comme les mecs qui se décrottent le nez aux feux rouges!”
”Oui ben ça… c’est banal! On connait!”
”C’est vrai que c’est un truc typiquement masculin…Oui on le sait, mais ils continuent de le faire alors que c’est un truc connu…”
”Ben……C’est comme si tu demandais à un mec d’arrêter de se branler!”
“Ouais tu vois! Toi quand t’es dépressive, t’as quand même plein d’idées!
Tandis que moi quand je suis dépressive, je fais rien, je tourne en rond….”
”Ben si tu fais quelque chose…”
”Ah oui ? Quoi ?”
”Tu tournes!”
La présentation de mon blog indique clairement qu’ici vous trouverez des chroniques plus ou moins longues, sous forme de petits récits.
Ces récits ont plusieurs sources d’inspiration: ils sont parfois autobiographiques. Parfois ils prennent leur source dans le quotidien de mon entourage.
Parfois ce sont des brèves de comptoir romancées.
Parfois ces récits sortent tout droit de mon imagination.
Cependant j’avais envie d’avoir un espace pour des rendus simplifiés de situation du quotidien: un genre de tweets simplifiés.
Dans le kiosque il y aura surtout des récits très courts, comme des photographies instantanées traduites avec des mots.
J’espère que vous passerez des moments agréables dans le kiosque de SyLumine.
Mélanie et Martin arrivent à la supérette ensemble. On dirait presque un couple parti faire les courses pour la semaine....
Mais dès son arrivée à la supérette Mélanie se faufile dans un rayon et disparait. Elle préfère être tranquille pour faire ses achats.
Martin doit juste remplir son caddie. Mélanie se dit que s’il est pressé, il s’en ira. Qu’ils se rencontreront de nouveau un jour ou l’autre....
Mais Martin attend Mélanie. Il semble bien décidé à passer un maximum de temps avec elle...Ils repartent ensemble et reprennent la petite ruelle. Arrivés à quelques mètres de chez Martin, Mélanie s’arrête et lui dit:
“Moi je vais par là. Tout droit.”
Ah, tu habites par là ?”
”Oui”
”Comment fait-on pour se retrouver ?”
”Et bien c’est simple: tu me donnes ton numéro de téléphone et je te donne des nouvelles.”
”D’accord.”
Cette fois-ci Martin ne négocie pas et lui donne son numéro directement. Mais il ajoute:
”Je suis sûr que tu ne me téléphoneras pas!”
”Si je te demande ton numéro de téléphone, c’est pour l’utiliser. Tu verras.”
Martin n’est pas du tout convaincu mais il joue le jeu.
Au moment d’enregistrer le numéro de Martin, Mélanie s’exclame:
”Mais au fait! Je ne connais pas ton nom! Je mets quoi ?....Allez! Je mets Martin Supérette!”
Martin n’apprécie pas trop mais Mélanie ne s’en soucie pas à vrai dire.
Ensuite ils se quittent...
Quelques jours plus tard Martin entend son téléphone sonner. Il décroche.
”Allô ?”
”Bonjour c’est Mélanie.”
”Ah... Bonjour Mélanie!”
Martin semble ravi de reconnaitre la voix de Mélanie.
”Comment vas-tu Martin ?”
”Je vais bien et toi ?”
”Je vais bien aussi....”
”Tu en as mis du temps avant de me téléphoner. Tu sais bien que je n’ai aucun moyen de te contacter....Et en plus tu as masqué ton numéro!”
Mélanie est stupéfaite! Elle regrette déjà d’avoir téléphoné à Martin. Il ne manque pas de toupet!
”Ouh là....tu es du genre râleur toi!”
”Non.....”
”Si, si....! On se connait à peine et tu me fais une scène de ménage? La bonne blague!”
Mélanie trouve ça hallucinant: elle décide de mettre les choses au point:
”Tu sais, si ça t’embête tant que ça, je ne vais pas te déranger plus longtemps.....”
”Tu ne me déranges pas. Mais j’aimerai bien pouvoir te contacter aussi...”
”Je t’ai appelé comme promis, mais il n’y a rien à prévoir ensuite.”
Commence alors un échange un peu mouvementé entre Mélanie et Martin. Chacun explique son point de vue et ce qu’il attend de cette rencontre. Au bout d’un quart d’heure, Mélanie ne trouve plus d’intérêt à tout cela et décide d’abréger la conversation.
Elle le sait : les choses n’iront pas plus loin concernant Martin.
Vous pouvez retrouver l’intégralité du récit ici
http://sylumine.blogspot.fr/search/label/L%27inconnu%20de%20la%20superette
Les jours passent passent...
Mélanie est très occupée et se rend beaucoup moins à la supérette. Elle ne sort pas de chez elle. L’inconnu sort de sa tête petit à petit.
Parfois elle aime se calfeutrer dans son appartement plusieurs jours d’affilé...
Sans voir personne.
Se couper de l’extérieur.
Elle est en tête-à-tête avec ses questionnements.
Au bout de trois jours, elle doit se rendre à l’évidence: le frigo est vide, vraiment vide. Les contingences matérielles...
Elle décide d’aller juste à la supérette. Elle n’a pas le courage d’en faire plus depuis quelques temps...
Comme elle n’a aucune intention d’y retourner avant plusieurs jours, elle se munit d’un très grand sac qu’elle remplira au maximum.
De quoi tenir trois ou quatre jours encore. Elle vit au jour le jour...
Elle sort de chez elle, marche comme un automate...Mélanie est perdue dans ses pensées lorsqu’elle empreinte une petite ruelle qui mène directement à la supérette. Elle marche d’un pas tranquille...Elle a tout son temps...
Elle réfléchit à ce qu’elle va acheter à la supérette car rien ne l’inspire. Et puis quand on décide à l’avance, ça va plus vite en principe.
Pour Mélanie, se nourrir est une nécessité, mais elle ne ressent aucune envie de manger. La seule qui l’intéresse en ce moment, c’est d’avoir des réponses aux questions restées en suspens depuis plusieurs semaines maintenant.
Ce qui l’intéresse, c’est d’effacer ces gros points d’interrogation qui hantent sa vie depuis ce dimanche où le silence l’a muré vive.
De temps en temps elle lève la tête...pour vérifier son chemin...
Tiens! un homme lui sourit...Il est un peu loin, elle ne pense pas le connaitre...
La distance diminue entre Mélanie et cet homme...Cette silhouette...Elle connait cette silhouette...
L’inconnu de la supérette! Là devant elle! A quelques mètres de chez elle! Mélanie n’en revient pas!
Elle est à la fois surprise et contrariée: est-il possible que cet homme la suive ???
Il est si près de chez elle...
”Bonjour! Tu vis tout près d’ici?”
”Bonjour...” Mélanie n’a pas envie de mentir...”Oui je ne suis pas loin”
Elle est un peu sonnée. La caissière de la supérette lui avait bien dit que l’inconnu vivait dans le quartier.
Mais elle ne s’attendait pas à ce qu’il soit si près de chez elle.
”Tu vas te promener?”
”Non je vais à la supérette.”
”Ah ben moi j’en reviens! J’ai acheté plus de choses que prévu et mon sac était trop petit! Je repars chez moi pour chercher mon caddie. Tu m’accompagnes?”
Mélanie réfléchit très vite...Oui...Non... Elle ne sait pas vraiment...
Et puis tous ces jours à se questionner ont embrumé son cerveau...
Elle se décide enfin: “D’accord! Mais... tu habites loin?”
”Non tout près.”
L’inconnu commence à marcher et Mélanie se rend compte qu’il l’a fait revenir sur ses pas...C’est pas possible! C’est comme si elle retournait chez elle! Elle craint le pire!
Plus ils marchent et plus Mélanie retient son souffle. Finalement l’inconnu s’arrête à quelques mètres de chez elle.
Mélanie respire de nouveau. Mais très vite elle se dit que ça ne change pas grand chose: l’inconnu va vite se rendre compte qu’ils sont très voisins et cela lui déplait. Elle reste imperturbable malgré tout.
”J’en ai pas pour longtemps”
”D’accord. J’attends là.”
Quelques minutes plus tard, l’inconnu revient avec son caddie et ils repartent ensemble vers la supérette.
Vous pouvez retrouver l’intégralité du récit ici
Alternative et mouvement
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Question de temps
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